dimanche 7 août 2016

1000

Joh
Le soleil se bagarre silencieusement pour se dégager doucement de la ceinture nuageuse le long de la ligne d'horizon alors que le ciel est complètement dégagé. Il doit être 7h30. Je décroche de la cote par cette route auxiliaire qui s'engage sur un col.
Mes cuisses sont déjà chaudes, ça fait bien une heure que je roule, la route est desserte et il fait frais.
C'est alors que j’aperçois quelque chose d’inhabituel dans mon rétro. En me retournant je découvre un spectacle époustouflant, je veux filmer mais quelque chose me retiens, je n'arrive pas à détourner mon regard.
J'ai déjà monté une partie du col et le soleil surgissant des flots à l'est est maintenant derrière une colline. De ce même endroit, très bas et très rapide, un énorme nuage solitaire sorti de nulle part s’élance vers moi. Comme fuyant la mer d'ou il a du naître ou essayant d’échapper au soleil qui a enfin réussi sa percée. il court à une vitesse impressionnante.
Le nuage arrive à ma hauteur. Au même instant, je suis déséquilibre à la fois par une énorme bourrasque iodée et par les rayons du soleil d'une rare intensité, il s’élance a présent au-dessus de la colline. Un frisson intense et une émotion indescriptible envahi tout mon être.
Je ne peux voir autre chose ici qu'un fabuleux levé de soleil qui semblait avoir été orchestré juste pour moi, une sorte de coup de chance d'avoir été là à ce moment précis pensera-t-on? Je sais que c'est bien plus que cela.

Je garde cette lumière en moi, je l'avais perdu depuis trop longtemps... Il ne m'empêche pas moins d'envisager une solution finale concernant les moustiques et de faire des gestes obscènes aux automobilistes qui le méritent!

Ici Almeria, 1000km. J'ai pesé Misty il y a une semaine dans une casse auto,70kg, Gaïa à du prendre un peu de poids. 70 c'est aussi le nombre de kilomètre parcourus pour la seule journée d`hier. Je me rends compte de l'importance du vent, avant même le relief ou la qualité de l’asphalte. Ce dernier fait me motive d'autant plus à terminer ce projet de voile que je compte ajouter sur la charrette. J'ai quasiment tout le matériel, récupéré à droite et à gauche, il n'y a plus qu'à la monter.

lundi 1 août 2016

Poco a poco

Joh

Une vie,          mon ami,           tu choisis,      la folie,
Sans folie,      surtout suis,        tes envies      pour la vie,
Quel ennui      prends, saisis,    et souris,       on en joui.

(Il se lit vertical et horizontal, un coup de bol!)

Ca fait maintenant presque plus d'un mois et plus de 600 km que nous sommes partis.

Le rythme s'installe et dans le même temps le repos s'impose de façon naturelle quand il devient nécessaire.

Comme on avait pu m'en faire part (sans non plus tomber dans un cliché de généralités) les gens me paraissent de plus en plus relax. Je le note par rapport à la façon dont on me dévisage continuellement, disons que je le reçois de moins en moins méprisant, même si de prime abord (et c'est bien compréhensible) les gens ne comprennent toujours pas vraiment ce que  tout ce barda peut bien vouloir dire.

Dodo à la belle étoile tous les soirs, généralement j’arrête de patiner vers 19h30, je me trouve une jolie terrasse pour tenir le journal de bord, 20h je sors des villes et commence à chercher un endroit pour passer la nuit (champs, parcs naturels, forets, lacs...) je suis assez difficile sur la qualité de l'endroit. Ca m'aide à garder la tête fraîche. Au matin Gaïa me saute dessus vers 6h30. Le temps de la toilette, du petit-déjeuner et de remballer on part vers 7h30/8h00. On trace la route jusqu’à 12h/12h30 max, bain de mer puis déjeune et repos jusqu’à 17h.

Mes pieds sont devenus durs comme du chien. J'ai mis de coté mes ravissantes parures (bracelets et colliers) pour le moment. Je vais compter à nouveau sur moi pour me protéger, et puis au pire, Gaïa est là!
Je n’écoute plus de musique en patinant, ça déformait un peu la route. Je passe mes journées en caleçon, plus grand-chose à foutre de ce qu'ils peuvent bien penser, je suis quand même vachement mieux.
Parfois quand la honte vient me picoter un peu je me répète ceci . "Qu'à te voir ils soient : offusqués, amusés, voir moqueurs, compatissants, admiratifs ou quoi que ca soit d'autre, ca n'est pas eux ou ce qu'ils peuvent bien penser qui va t'aider à pousser cette charrette!"

Crédit photo : FotoToo.net un compatriote sur les plages de Calpe. Saludos!

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