samedi 24 septembre 2016

Plus près de toi seigneur?

Joh
Longtemps j'ai pensé que j'y arriverais. J'ai cru de toutes mes forces qu'il me fardait passer les épreuves pour y parvenir et que finalement, claire et limpide, j'aurais trouvé la formule magique qui me permettrait de pouvoir me reposer pour toujours parmi les vivants. 
J'ai fantasmé ce stade ultime et imaginaire qui m'inviterait à briller au Nirvana à jamais. Un peu comme passer une ceinture noire, le plus haut diplôme, cette illusion d'un accomplissement final qui durerait, enfin, sans effort, pour les siècles des siècles... Amen?

Il n'existe rien qui dure infiniment. Tout fini par faner, s'effriter et finalement disparaître si l'on en prend pas soin.

Il nous faudra continuer, tous autant que nous sommes, chaque jour, à nous tirer vers la lumière pour subsister et fleurir, refleurir à nouveau.

Il est des mots habillements ajustés ensemble que l'on s'entend répéter toute la vie sans vraiment en saisir l'essence. Fruits de l’expérience des ages et tuteurs de l'esprit ils ne sont toutefois pas toujours bon à ressasser obstinément.

1500 kilomètre au compteur, j'atteins le bout de l'Espagne, la pointe de l'Europe occidentale et l'endroit ou s’étreignent avec passion et vigueur Méditerranée et Atlantique. C'est la fin d'un premier chapitre.

J'ai toujours cru que la pointe de l'Espagne se trouvait a Gibraltar. Un morceau de côte a peut être poussée depuis mon dernier cours de géographie... Le point le plus au sud de l'Espagne se trouve au niveau de Tarifa, charmante petite ville avec son centre historique très bien préservé, il y souffle un vent intense en continu.

Tour à tour Camille et Theo m'y rejoindront pour quelques jours. Ça doit bien faire plusieurs semaines que je suis là. J'ai trouvé refuge au sein de cette jolie famille de kitesurfers, on a déjà commencé à me former, je reste des heures assis dans le sable à regarder les voiles se gonfler sous la grâce des vents.

Gaïa s'est faite rouler dessus par une voiture hier, j'en porte le poids de la responsabilité. Mal en point, elle y a laissée beaucoup de plumes. Son aile droite est très abîmée, sans bruit, sans un râle, on peut lire dans ses petits yeux noirs la douleur et la frustration. Gaïa ne vole plus.
Elle vivra pourtant. Nos bonnes étoiles veillent toujours au grain.




dimanche 7 août 2016

1000

Joh
Le soleil se bagarre silencieusement pour se dégager doucement de la ceinture nuageuse le long de la ligne d'horizon alors que le ciel est complètement dégagé. Il doit être 7h30. Je décroche de la cote par cette route auxiliaire qui s'engage sur un col.
Mes cuisses sont déjà chaudes, ça fait bien une heure que je roule, la route est desserte et il fait frais.
C'est alors que j’aperçois quelque chose d’inhabituel dans mon rétro. En me retournant je découvre un spectacle époustouflant, je veux filmer mais quelque chose me retiens, je n'arrive pas à détourner mon regard.
J'ai déjà monté une partie du col et le soleil surgissant des flots à l'est est maintenant derrière une colline. De ce même endroit, très bas et très rapide, un énorme nuage solitaire sorti de nulle part s’élance vers moi. Comme fuyant la mer d'ou il a du naître ou essayant d’échapper au soleil qui a enfin réussi sa percée. il court à une vitesse impressionnante.
Le nuage arrive à ma hauteur. Au même instant, je suis déséquilibre à la fois par une énorme bourrasque iodée et par les rayons du soleil d'une rare intensité, il s’élance a présent au-dessus de la colline. Un frisson intense et une émotion indescriptible envahi tout mon être.
Je ne peux voir autre chose ici qu'un fabuleux levé de soleil qui semblait avoir été orchestré juste pour moi, une sorte de coup de chance d'avoir été là à ce moment précis pensera-t-on? Je sais que c'est bien plus que cela.

Je garde cette lumière en moi, je l'avais perdu depuis trop longtemps... Il ne m'empêche pas moins d'envisager une solution finale concernant les moustiques et de faire des gestes obscènes aux automobilistes qui le méritent!

Ici Almeria, 1000km. J'ai pesé Misty il y a une semaine dans une casse auto,70kg, Gaïa à du prendre un peu de poids. 70 c'est aussi le nombre de kilomètre parcourus pour la seule journée d`hier. Je me rends compte de l'importance du vent, avant même le relief ou la qualité de l’asphalte. Ce dernier fait me motive d'autant plus à terminer ce projet de voile que je compte ajouter sur la charrette. J'ai quasiment tout le matériel, récupéré à droite et à gauche, il n'y a plus qu'à la monter.

lundi 1 août 2016

Poco a poco

Joh

Une vie,          mon ami,           tu choisis,      la folie,
Sans folie,      surtout suis,        tes envies      pour la vie,
Quel ennui      prends, saisis,    et souris,       on en joui.

(Il se lit vertical et horizontal, un coup de bol!)

Ca fait maintenant presque plus d'un mois et plus de 600 km que nous sommes partis.

Le rythme s'installe et dans le même temps le repos s'impose de façon naturelle quand il devient nécessaire.

Comme on avait pu m'en faire part (sans non plus tomber dans un cliché de généralités) les gens me paraissent de plus en plus relax. Je le note par rapport à la façon dont on me dévisage continuellement, disons que je le reçois de moins en moins méprisant, même si de prime abord (et c'est bien compréhensible) les gens ne comprennent toujours pas vraiment ce que  tout ce barda peut bien vouloir dire.

Dodo à la belle étoile tous les soirs, généralement j’arrête de patiner vers 19h30, je me trouve une jolie terrasse pour tenir le journal de bord, 20h je sors des villes et commence à chercher un endroit pour passer la nuit (champs, parcs naturels, forets, lacs...) je suis assez difficile sur la qualité de l'endroit. Ca m'aide à garder la tête fraîche. Au matin Gaïa me saute dessus vers 6h30. Le temps de la toilette, du petit-déjeuner et de remballer on part vers 7h30/8h00. On trace la route jusqu’à 12h/12h30 max, bain de mer puis déjeune et repos jusqu’à 17h.

Mes pieds sont devenus durs comme du chien. J'ai mis de coté mes ravissantes parures (bracelets et colliers) pour le moment. Je vais compter à nouveau sur moi pour me protéger, et puis au pire, Gaïa est là!
Je n’écoute plus de musique en patinant, ça déformait un peu la route. Je passe mes journées en caleçon, plus grand-chose à foutre de ce qu'ils peuvent bien penser, je suis quand même vachement mieux.
Parfois quand la honte vient me picoter un peu je me répète ceci . "Qu'à te voir ils soient : offusqués, amusés, voir moqueurs, compatissants, admiratifs ou quoi que ca soit d'autre, ca n'est pas eux ou ce qu'ils peuvent bien penser qui va t'aider à pousser cette charrette!"

Crédit photo : FotoToo.net un compatriote sur les plages de Calpe. Saludos!

mercredi 20 juillet 2016

En route

Joh
A part les ampoules et les moustiques la nuit je dois dire que tout va pour le mieux, j'arrive même à trouver du charmes a ces petits désagréments.

Tout s’emboîte parfaitement. 

Gaïa m'enseigne la patience, je sens quelle va bientôt partir pour de vrai. Elle est quasiment grande.

Les nuits dehors sont vraiment agréables avec le temps qu'il fait sur cette côte (à condition de se donner un peu de mal pour trouver LE bon endroit) et je me surprends à manger des trucs verts de temps en temps. 

Sur la route Aline nous a rejoint, on fait un bout de route ensemble, juste ce qu'il faut, je ne suis pas habitué à voyager avec quelqu'un.

Je suis arrivé à Castillò de la Plana, un peu plus de 300 km en comptant les détours et Misty m'impressionne un peu plus tous les jours par sa résistance et fiabilité, on a vraiment fait du super boulot, moi et toutes les bonnes âmes qui ont participé à ce projet magique. Et même si elle reste beaucoup trop lourde pour ce genre de voyage je déleste mon esprit de quelques douleurs inutiles, mes jambes feront le reste.

Bonne pleine lune à vous!

dimanche 3 juillet 2016

C'est quoi le plan?

Joh
Contrairement à ce que j'aime appeler mon "premier grand voyage", j'ai tâché cette fois-ci, et du mieux que je le puisse, de ne pas établir de destination finale à ce périple.

Il me semble important toutefois de savoir vers quoi, vers où je tends, le phare. Sud, depuis Barcelone.


J'ai fait récemment le tracé de ce premier voyage : 


Le parcours représente 15 000km de pur auto stop, et même si je n'en suis pas peu fier, il m'a fallu une année pour parcourir cette distance alors que c'était le temps que j'avais estimé pour atteindre le bout du monde en Argentine. Je ne suis donc même pas arrivé à la moitié de ce que j'avais prévu dans le temps pronostiqué. Je ne me souviens que de trop de moment où j'ai laissé se consumer et s'envoler, derrière moi, dans des fumés claires, des opportunités qui me tenaient réellement à cœur. 

Et ce, pour le compte d'un planning que j'avais pensé nécessaire. Un planning qui apportait de la consistance aux yeux des personnes à qui j'exposais mon voyage. Un planning qui représente toutes les échéances de nos vies bien réglées, le fantasme d'être au mieux prémuni d'un hypothétique futur qui ne laisse que peu de place aux belles opportunités qui s'offrent à nous, là, tout de suite. Un planning qui n'est en réalité qu'un phare illusoire.

J'ai fini par trouver ça dommage, vraiment dommage. Comme si une partie de l'essence primordiale de ce que je prônais rechercher s'évaporait par des choix au service d'une vision préétablie du futur. Avec le recul, ce plan ne m'apporta que hâte, impatience, désillusion et rendait difficile de profiter de ces instants discrets mais précieux qui apportent une vraie lumière à nos vies.

En ce qui concerne ce voyage il n'y a pas vraiment de plan. Par contre, je dois bien l’admettre, j'ai abusé... Mais comme une princesse reste une princesse pour la vie, on doit bien avoisiner les 40 kilos de charge dans la charrette.

En tout état de cause, je partirais mardi, ça tombe bien c'est la nouvelle lune, il parait que c'est cool.











lundi 27 juin 2016

Gaïa

Joh
C'est encore un gros bébé de deux mois, assez gauche mais mignon dans sa maladresse, j'ai des tendances gaga depuis qu'il est arrivé. Je me fais parfois peur à m’émerveiller devant du guano dont il fait offrande de façon un peu aléatoire...

Il évolue en semi-liberté, c'est-à-dire qu'il n'a pas de cage mais un nid, pour le moment il reste encore dépendant de la nourriture. Ici, comme dans les Vosges il passe la majeure partie de son temps sur la terrasse d'où il s'envole parfois.

Il est certain que de l'amener avec moi représente un challenge supplémentaire. Je ne compte plus les heures que j'ai passées à l'attendre en bas d'un perchoir improvisé ou le nombre d'escalade sur les toits pour aller la récupérer. D'un autre côté l'idée d'avoir un compagnon de voyage me ravi sachant l'amertume que dégage certains moments de solitude dans ce genre d'aventure.

Misty (la charrette) est arrivée il y a peu et Gaïa a commencé à manger seul dans l'heure qui a suivie.

Il m'a fallu expédier Misty depuis les Vosges, les chauffeurs du car étaient un petit peu trop scrupuleux, grand bien leur en fasse. (Bon plan déménagement et envois volumineux : Fretbay)

Déjà, et avant même le départ on n'est pas bien fiers tous les deux en réalité. Gaïa a perdu une griffe en se prenant pour un albatros. Pour ma part la reprise du roller maintenant mon bras réparé s'annonce difficile. On n'en est pas moins serins et confiants, on fait des progrès tous les jours, le départ est pour bientôt.



vendredi 17 juin 2016

Prêts !

Joh
Au Mexique, un cher ami disait ceci : "Todas cosas, cada momento, todo, todo es perfecto. Siempre" ("Toute chose, chaque moment, tout, tout est parfait. Toujours").

Nous avons beaucoup débattu et réfléchi ensemble autour de cette notion. Nous nous sommes quittés et je n'étais pas vraiment d'accord avec cette approche. Pourtant... Plus j'observe, plus j'écoute, plus je trouve cela juste.

Les photos de Misty terminée ici => PHOTOS


Long est le chemin avant la route.

Quatre mois où je prend tout le temps, 
où j'abois aux rencontres d'entant.

Beau est le combat que l'on redoute.

Quatre mois de pénombre et d'envie,
mais la foi, paisiblement, prédis.

Fort est le printemps où tout s'ajoute.


Je remercie très fort l'équipe de In'Bô dans les Vosges pour leur soutien matériel et savoir technique.

Cédric, merci beaucoup pour la lumière que tu nous as apporté.

Merci Thierry pour le matos, les superbes et robustes soudures et surtout merci pour ton amitié.

Un merci tout particulier à ma Maman qui m'a aidé à garder la foi, à qui je dois toute la partie tissu et qui donne beaucoup de plaisir à voir refleurir avec la saison.

Merci à cet inconnu de la déchetterie pour m'avoir mis des vélos de côté.

Et pour finir merci les magasins de bricolages qui ont participé, sans le savoir, à l'aide de réductions extraordinaires.


mardi 24 mai 2016

Banalités

Joh
Aussi longtemps qu'on la tient, la jeunesse nous appartient.

Éviter de prendre les choses trop au sérieux.

L'orgasme du "maintenant" commence par une bonne respiration par le nez.

N'attend pas de réaction positive ou négative de l'autre. Fais.

Les sociétés tailles les comportements comme on taille les arbres, pour les rendre plus beaux dit-ont.

Les boutons c'est un peu comme les problèmes, plus on leur prête attention plus ils deviennent gros.

Suivez les signes jeunes gens.

Il a dit : "aimes ton prochain". On fait quoi du précédent ? Et le présent dans tout ça ?

Il n'y a pas de gens bons, il n'y a pas de gens mauvais. Juste des gens qui font des choix. Ne vous en plaise, ne vous en déplaise.


dimanche 1 mai 2016

Ça pousse...

Joh
A nouveau dans le bain on ne fait même plus attention qu'on respire à nouveau correctement, le souffle long et chaud. Les mâchoires décrispées, les tempes courbaturés vont elles aussi pouvoir se reposer et les plaies cicatriser.

Une nouvelle fois et certainement pour l’éternité les cycles se suivent, se croisent et recommencent.

La réalisation reprend sur les chapeaux de roues et ma bonne étoile est bien de retour, je vois à nouveau mon phare et retrouve la force de lâcher prise et de m'abandonner dans le lit du torrent. Sur le chemin des hasards qui n'en sont pas vraiment je viens à toquer chez Thierry après avoir essuyé 3 refus de soudeurs. Thierry écoute l'histoire attentivement et je vois son regard s'éclairer, il sait bien de quoi ça parle. Une heure plus tard nous rions et nous émouvons autour d'un café bien chaud en compagnie de Barbara, sa chérie. Deux anges gardiens qui pour moi ne sont que la manifestation de la Magie. Je vais pouvoir monter les roues.

Cet exemple m'aide, l'univers m’envoie consentement des signaux ainsi. Beaucoup récemment. Et, dans une caresse d'une infinie douceur, me murmure dans le langage de la vie: "oui... C'est bien ça...".

Ha oui, j'ai oublié de vous dire, je suis papa.

Gaïa n'est pas bien gros(se), né(e) jaune, deviendra blanc(he). Tout comme sa condition de bébé de 3 jours l'implique il/elle dort, mange et chie beaucoup.
Disons elle. Élevée par Jérôme, un petit gars de 18 ans qui à fait le choix de ses rêves il y a déjà bien longtemps, elle était destinée à être vendu pour un envolé de mariage. J'explique que je suis à la recherche d'un compagnon pour partir et partager mon aventure. Je sens bien que ça le touche beaucoup. Il me regarde droit dans les yeux quand je lui demande combien il en voulait. Il ne me la vend pas, il me la confie.
Je ne dors presque plus, je n'ai jamais eu à charge un être aussi fragile et dépendant.

Adulte Gaïa ressemblera beaucoup à une colombe mais, en réalité... C'est un pigeon paon! Je sens qu'on va avoir des tuyaux à s'échanger entre imposteurs.

L'avancement de Misty et les images de Gaïa c'est ICI.




jeudi 28 avril 2016

Les écarts non nécessaires

Joh
Dur est le chemin qui mène à la réalisation d'un rêve. Certainement que si ça n’était pas le cas son accomplissement n'aurait pas la même valeur.

La peur... La flemme... La honte... Ces trois ennemis me collent encore aux talons dans les moments de faiblesses. Ils me mettent à l’épreuve et tapent dur à chaque fois que je m’écarte trop. 

Ils m'apprennent, tel les rives qui balisent un torrent. Si les flots franchissent ces limites ils risquent de finir leur course en flaque, triste et immobile, bien tragique fin quand on imagine l'incroyable destinée d'un torrent. 

Nous sommes comme les gouttes de ce torrent. Parfois il nous faudra heurter les rives pour bien être sûre de notre direction.

J'ai rencontré la peur en choisissant la facilitée ces derniers temps. Je lui ai craché dessus, elle m'a giflé. Même si les péripéties que j'ai traversées recensement paraissent plus dures que d'avoir terminé Misty, ce n'est que les punitions méritées de mes écarts, du choix de la flemme, de la facilité. Parfois j'ai même donné raison a ceux qui me prennent pour quelqu'un de très malade et de fou, j'ai eu honte de mon rêve et de moi-même.

Une fois complètement a poil, sous la pluie, dans le froid, plus personne ne s’arrête, il n'y a plus rien à prendre... La force nécessaire pour se relever et rejoindre le torrent du rêve n'est alors pas aisé à retrouver mais c'est ça ou bien se cacher dans les égouts qui ne sont plus bien loin.

Nous ne sommes que de petites gouttes parmi toutes les autres gouttes. Fais bien attention, toi, petite goutte, tu sais déjà par où la vie et ton rêve coulent. N’écoute que toi pour ces choses-là !

lundi 7 mars 2016

BAMBOU!

Joh


Oui, j'ai visité le site de In'Bô. Oui l'équipe a l'air super buena onda! Oui ça n'est qu'à une trentaine de kilomètres... Mais voilà, les vélos hauts de gamme qu'ils fabriquent ne sont pas pour toutes les bourses!

Je m'y suis tout de même rendu avec mon petit plan. Je m'attendais presque à ce qu'on me ri au nez ou qu'on me présente un devis de 100 000€. Leur avis d'experts m’intéressais et j'étais assez curieux de voir l'atelier, je ne perdrais de toute façon pas mon temps.

Moi et le projet sommes en fait accueillis avec grand enthousiasme par Antoine puis le reste de l'équipe!
A l'origine de cette structure à l'image d'une startup californienne (où on se balade en longboard), 3 amis d'école d'ingénieur qui se sont lancés dans l'aventure ensemble. Ces gaillards sont en fait des baroudeurs certifiés vaillants. Je suis invité à déjeuner pour la pause du midi, on échange nos histoires et tuyaux de voyageurs.

Je me vois offrir de beaux tubes de bambou bien secs (assez pour toute la structure de la caisse), des têtes de polissages et de précieux conseils pour les premières étapes. Je repars heureux comme tout de ces rencontres et des bonnes surprises que m'avait réservé cette journée!

Je travaillerais depuis chez maman dans les Vosges. Ici je pourrais profiter de pas mal de matériel qui me facilitera grandement la vie et les experts In'Bô ne seront pas bien loin pour les étapes suivantes.

Pour l'heure c'est ponçage.


dimanche 6 mars 2016

Misty

Joh
Pour resituer le contexte, on parle d'un voyage à roller sur de longues distances et longtemps. Comme je suis une princesse, ça fait plusieurs années que je ne voyage pas avec moins de 20 kilo sur le dos. Faisable sur de petits trajets mais ça reste assez technique et surtout éreintant à roller.

Grande solution (qui révolutionnera peut être un jour le monde du roller dans la galaxie toute entière et au delà): la charrette!

Des artisans costariciens (CMH) proches de San José m'avait énormément aidés pour la réalisation de la première, faite d'acier, Monkoa. Nous avons parcouru un magnifique bout de chemin ensemble.
Il est vrai que je l'ai mal conduis par moment, j'ai une grande part de responsabilité dans cette chute. Il est temps d'effacer son nom, je n'avais pas cru qu'elle puisse me laisser de cette manière, au creux d'un mauvais détour. Toujours sur le continent Américain, je lui souhaite un bon recyclage.

La nouvelle s'appelle Misty. On dit bonjour à Misty. Merci.

Et bien oui, Misty, pour le moment en tout cas c'est comme ça. Et ce, pour plusieurs raisons qui me paraissent évidentes:
  1. "Charrette"... Personne ne vient au monde avec de bonnes chances d'être respecté avec un prénom pareil.
  2. Monkoa II ça n'a plus aucun sens.
  3. A Bob, (ce vieux garçon qui me sert de sac) il fallait bien que je lui trouve une chérie depuis le temps. Sachant ceci, je ne pouvait pas l’appeler René.
  4. Misty c'est à la fois un peu brumeux et un peu le mystérieux. Parfait. Parce que.
  5. Ici à la rédac on est très content comme ça.

Micro cahier des charges :
  1. Elle doit être solide.
  2. Elle doit être légère.
  3. Elle doit être compacte (en partie démontable).
  4. La possibilité de freiner depuis les manches.
  5. La possibilité de freiner et de guider depuis la position couchée.
  6. Elle doit être la plus belle charrette du monde et aussi la plus intelligente bien entendu (sinon Bob risque de me le reprocher).


En première option j'envisageais l'aluminium pour ses propriétés de résistance et de légèreté. La difficulté réside dans le fait de trouver quelqu'un qui possède un poste MIG. Autant dire que ce type de matériel ne cours pas les rues et encore moins les artisans qui ont le temps pour ce genre de délire d'allumé potentiellement radin. Mais les compagnons du devoir restent à considérer, ils m'ont déjà aidé par le passé. Ils disposent de tout le matériel et le savoir faire pour mener à bien ce petit projet.

Sinon l'acier, comme la première. Plus lourd mais moins onéreux que l'aluminium il est aussi plus évident à travailler, un poste à souder à l'arc classique et quelques accessoires suffisent. Entre les amis et les ateliers ouverts j'avais déjà plusieurs options en perspective.

En trois le bambou. Cette option arrive en troisième car c'est en réalité celle que je sentais le moins. Déjà parce que le bambou ne pousse pas n'importe où dans le coin et que les distributeurs en profite pour se gaver grassement au fond de leur niche dorée. Il faut aussi compter plusieurs mois de temps de séchage... Et aussi parce que je n'étais pas au point sur les techniques de "soudure" du bambou. On trouve peu ressources qui décrivent bien ce procédé.





dimanche 21 février 2016

Un rêve

Joh
Printemps 2007, le bac approchait. Nous allions bientôt savoir dans quelle case nous pourrions être rangés. Il nous était offert plus ou moins d'options en fonction de notre ratio insouciance/Annabac. A ces heures où fleurissaient les rêves et les ambitions les plus folles dans nos esprits en mal d'accomplissement, tout était encore possible.

Masturbation cérébrale pour ceux qui aiment :
Force est de constater que la plupart d'entre nous avons appris à adopter des choix rationnels. Adultes, nous sommes devenus capables de peser le pour et le contre d'une situation donnée et d'en déterminer le "meilleur" choix en fonction des conséquence attendues. Et pourtant, les plus belles histoires que l'on m'ait comptées ont fleuri grâce à l'infinie force de décision que nous offrent nos rêves et nos passions. Généralement éloignée de cette idée purement rationnelle et calculée que l'on peut avoir du chemin à venir on pourrait lui reprocher une carence sécuritaire. C'est le prix de la magie que nous portons tous. Cette magie fruit de la spontanéité motivée par la poursuite (parfois) irrationnelle de notre rêve.

Allongé sur les pelouses avec mes camarades buissonniers je rêvais au continent africain. Je me voyais, marchant pieds nus, le visage bruni par le soleil. Le baluchon était lourd mais mon cœur léger et mon esprit libéré. Je ne savais pas où je dormirais, ni de quoi serait fait mon repas mais sérénité et foi dessinaient ce petit rictus au coin de mes lèvres.
C'est ici que le rationnel a eu une conversation avec mon rêve. Ils étaient d'accord. Je n'étais pas encore prêt, mais je n'oublierais jamais.

Il aura fallu faire bien des choix depuis lors. Il aura fallu apprendre, tomber, gagner, s'éloigner, répéter... Pour que finalement, un jour, ce soit là, évident, silencieux, clair, pur et simple.

L'heure est venue pour moi de me remettre au travail, il est temps de reprendre la route dans cette quête sans fin où le cheminement est plus valable et riche que l'objectif.

Ha oui, et cette histoire de phare... Un maître zen m'a parlé un jour de cette façon de matérialiser les rêves et les objectifs de vie. J'ai adopté l'image depuis.


Photo: Reza G., frangin de baroud, Bédarieux ,2007.

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