samedi 24 septembre 2016

Plus près de toi seigneur?

Joh
Longtemps j'ai pensé que j'y arriverais. J'ai cru de toutes mes forces qu'il me fardait passer les épreuves pour y parvenir et que finalement, claire et limpide, j'aurais trouvé la formule magique qui me permettrait de pouvoir me reposer pour toujours parmi les vivants. 
J'ai fantasmé ce stade ultime et imaginaire qui m'inviterait à briller au Nirvana à jamais. Un peu comme passer une ceinture noire, le plus haut diplôme, cette illusion d'un accomplissement final qui durerait, enfin, sans effort, pour les siècles des siècles... Amen?

Il n'existe rien qui dure infiniment. Tout fini par faner, s'effriter et finalement disparaître si l'on en prend pas soin.

Il nous faudra continuer, tous autant que nous sommes, chaque jour, à nous tirer vers la lumière pour subsister et fleurir, refleurir à nouveau.

Il est des mots habillements ajustés ensemble que l'on s'entend répéter toute la vie sans vraiment en saisir l'essence. Fruits de l’expérience des ages et tuteurs de l'esprit ils ne sont toutefois pas toujours bon à ressasser obstinément.

1500 kilomètre au compteur, j'atteins le bout de l'Espagne, la pointe de l'Europe occidentale et l'endroit ou s’étreignent avec passion et vigueur Méditerranée et Atlantique. C'est la fin d'un premier chapitre.

J'ai toujours cru que la pointe de l'Espagne se trouvait a Gibraltar. Un morceau de côte a peut être poussée depuis mon dernier cours de géographie... Le point le plus au sud de l'Espagne se trouve au niveau de Tarifa, charmante petite ville avec son centre historique très bien préservé, il y souffle un vent intense en continu.

Tour à tour Camille et Theo m'y rejoindront pour quelques jours. Ça doit bien faire plusieurs semaines que je suis là. J'ai trouvé refuge au sein de cette jolie famille de kitesurfers, on a déjà commencé à me former, je reste des heures assis dans le sable à regarder les voiles se gonfler sous la grâce des vents.

Gaïa s'est faite rouler dessus par une voiture hier, j'en porte le poids de la responsabilité. Mal en point, elle y a laissée beaucoup de plumes. Son aile droite est très abîmée, sans bruit, sans un râle, on peut lire dans ses petits yeux noirs la douleur et la frustration. Gaïa ne vole plus.
Elle vivra pourtant. Nos bonnes étoiles veillent toujours au grain.




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